Au cœur de la Méditerranée se trouve un pays à la résilience du cèdre et à l’histoire tumultueuse de carrefour ancien. Autrefois phare de prospérité financière et de dynamisme culturel dans la région, le Liban est maintenant aux prises avec une crise économique d’ampleur épique. Jadis fier et inébranlable, la livre libanaise a flanché, résonnant à travers des marchés vides et des rues silencieuses.
Dans cette terre où le passé est une mosaïque de civilisations, notre présent semble dicté par le flux et le reflux de la calamité économique. L’ombre des dirigeants autrefois estimés plane, drapée dans un semblant de vertu, rappelant la prophétie glaçante d’Orwell : “Celui qui contrôle le passé contrôle l’avenir. Celui qui contrôle le présent contrôle le passé.” Pourtant, le passé qu’ils contrôlent raconte une histoire de splendeur dans l’adversité – un récit que nous devons récupérer pour réécrire notre avenir.
Nous sommes revenus de nos exils, attirés par l’espoir de raviver le Liban des contes de nos pères, de reconstruire une nation qui pourrait de nouveau se tenir fière. La réalité que nous avons rencontrée était choquante – une lutte pour la survie éclipsait désormais les coutumes et l’éthique que nous chérissions. Comme un temple ancien, c’était comme si l’essence même de notre société s’effondrait sous la négligence, tandis que de nouvelles édifices, creux et fragiles, poussaient comme des mauvaises herbes à leur place.
Cependant, au milieu de la cacophonie du désespoir, les racines de notre identité, solide comme le cèdre, persistent. Elles nous rappellent que la résilience est gravée dans notre lignée. Avec chaque défi, nous pouvons récolter la sagesse et semer les graines du changement. Il ne suffit pas de se lamenter sur la perte de ce qui était ; nous devons agir avec détermination pour sauvegarder ce qui reste et favoriser la croissance.
Ceci est notre appel clairon : non pas pour retourner à la splendeur d’hier, mais pour cultiver la promesse de demain. Dans l’esprit d’Imru’ el Qais, ne nous noyons pas dans l’ivresse du désespoir. “Il n’y aura pas de vigilance aujourd’hui et pas d’ivresse demain”, implorait-il. Nous devons écouter son conseil, car notre vigilance aujourd’hui façonnera la sobriété de notre avenir.
Nous nous tenons au seuil, contemplant le potentiel d’une nouvelle aube. Puisons dans notre passé chargé d’histoires la force de faire face à nos défis actuels. Ensemble, nous pouvons nourrir les fondations pour un Liban renaissant, non pas des cendres de ce qui était, mais de la résolution et de la vision de ce qui pourrait être.
Dans cette résolution, nous trouvons notre appel à l’action – à s’unir dans un but commun, à innover dans l’adversité, et à construire, inlassablement, un Liban dont nos enfants seront fiers d’hériter. Demain nous appelle avec la promesse d’une nation restaurée, une société reconstruite sur les piliers durables de l’intégrité, de l’ingéniosité et de l’espoir. Voici le Liban pour lequel nous nous efforçons, une terre où le lever du soleil n’est égalé que par l’ascension de l’esprit de ses peuples.
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